Un peu de moi
De ma naissance à Madagascar je conserve imprimé dans mes cellules, tel un héritage, le besoin insatiable de voyages et une attirance immodérée pour la nature et ses hôtes. Ma soif intarissable de découvertes est comme inscrite dans mon ADN et la nécessité d’ouvrir mon champ des possibles une évidence de chaque instant. J’ai ainsi grandi avec le virus de la curiosité chevillé au corps, telle une espèce de germe qui instille de manière douce et obsédante le virus de l’exploration et le désir de partage.
Enfant, je m’imaginais contribuant à la beauté du monde et rêvais de savanes africaines, de vastes étendues désertiques peuplées d’une faune dense et sauvage. Émerveillée par une nature qui réinvente en permanence ses paysages, je me projetais dans un univers où l’animal vivait en parfaite harmonie dans son environnement, sans n'avoir aucune conscience de sa disparition progressive et de sa déliquescence. Adolescente, je collectionnais les anciens appareils photos à soufflet, Kodak et Agfa, dont j’aimais à imaginer le rôle dans les albums de famille de mes grands-parents, des photos dentelées en noir et blanc, aux formats surannés, un peu jaunies par le temps.
Au fur et à mesure de mon apprentissage d’Humaine ma conscience est apparue, s’est infiltrée dans les profondeurs de mon être, s’est affirmée, avec l’évidence d’un possible rôle à jouer dans la découverte de merveilles.
À la fin de ma 23ème année, à l’occasion d’un voyage d’agrément je découvre celle qui deviendra mon île de cœur… la Martinique ! Un minuscule bout de terre dans l’archipel des petites Antilles, entre la mer des Caraïbes et l’océan atlantique, qui m’offre le plus beau des terrains de recherches, je décide alors d’y poser mes valises.
C’est ainsi qu’avec un sens aigu et profond pour la liberté, mon attirance va spontanément et naturellement vers ceux qui, à mon sens, la reflètent et l’incarnent le plus… les oiseaux. Ces petites boules de plumes colorées qui font partie de notre quotidien et qui pourtant, attirent bien peu notre attention. Il en est de toutes les couleurs et de toutes les tailles, leur point commun… la liberté. Celle d’évoluer sans entrave dans l’immensité d’un ciel parfaitement lumineux. Leur courage, leur audace, leur vélocité, leur intelligence me les font apparaître comme des lutins intrépides et facétieux. Ils me mettent en joie et leur chant me donne une furieuse envie de partager leur univers.
Les années s’écoulent paisibles au milieu de mes lutins à plumes lorsque je sens comme une urgence à concrétiser mes rêves d’enfant. Je me rends donc à plusieurs reprises en Afrique pour saisir en images et en émotions ce qu’il reste de merveilles. Je suis dévastée par la capacité de l’Homme à détruire, et la découverte de l’effondrement drastique d’espèces animales me bouleverse. Je souffre intérieurement et je comprends alors toute l’utilité et la nécessité de montrer, en photos, au plus grand nombre, le reste des trésors qui peuple notre terre.
J’ai aussi besoin des mots pour traduire mes émotions, pour décrire mes rencontres, pour mettre en mouvement des scènes parfois drôles et cocasses, souvent bouleversantes et attendrissantes et toujours fascinantes et saisissantes.
Je me définis comme une découvreuse de merveilles et
Ainsi va la vie dans mon uni-vers…